MAJ 29/07/17
L’un de mes plus gros coups de coeur en littérature jeunesse : Davide Cali !
Découvert lors du festival du livre de jeunesse de ma région en 2011, j’ai déjà acheté plusieurs de ses ouvrages. Et on m’en a offert plusieurs aussi… Il y a des gens qui me connaissent bien ♥
Cet auteur a un don pour manier et faire vivre les mots, c’est un déclencheur d’émotions pures !!
Il est également doué pour faire équipe avec des illustrateurs talentueux donc les coups de crayons s’accordent parfaitement à ses écrits.
Parmi tous les ouvrages de Davide Cali, voici tous ceux que je possède… C’est une sélection très personnelle, et moins orientée école que d’habitude. Je n’ai pas pour objectif de tous les utiliser en classe. Ce sont avant tout des livres-plaisir que j’aime lire et relire 🙂
C’est quoi l’amour ?
Résumé : « C’est quoi, l’amour ? » demande Emma à sa maman romantique, à son père supporter de foot, à sa mamie gâteau et son grand-père fan de voitures. Résultat du sondage : l’amour s’ouvre lentement, et puis PAF ! il marque un but. Il est moelleux et parfumé comme un baba et chauffe le sang comme un bon moteur. Emma, qui n’y comprend rien, sent la tête lui tourner…
Mon premier coup de coeur pour cet auteur… Un album magnifique dans lequel Davide Cali met des mots de tous les jours sur ce grand mot qu’est l’amour. Coloré, vif, saisissant tant au niveau du texte que des illustrations de Anna-Laura Cantone. J’adore !!!
Marlène Baleine
Résumé : A la piscine, Marlène est la risée des filles de sa classe. C’est qu’elle est grosse, Marlène, très grosse ! Tellement, qu’on la traite de baleine. Jusqu’au jour où le maître-nageur lui donne un truc pour faire taire les vilaines langues…
J’ai trouvé l’histoire magnifique pour aborder la différence et le surpoids mais pas seulement. Ce n’est pas qu’une leçon de tolérance, mais plutôt un message pour apprendre à voir le positif dans la vie (finalement c’est valable pour les adultes aussi !). Marlène apprend qu’on peut surmonter les petites épreuves de la vie de tous les jours en pensant à des choses agréables (comme penser à la chaleur tropicale lorsqu’il faut passer sous la douche glacée de la piscine…). Les illustrations de Sonja Bougaeva sont superbes.
Bref, un joli message pour aborder les complexes, le regard des autres, la vision de la vie…
Je veux une maman-robot
Résumé : La maman du petit garçon travaille tous les jours. Quand il rentre de l’école, un petit mot l’attend : « N’oublie pas de te brosser les dents, de faire tes devoirs et de ranger ta chambre. Bisous. Maman ». Bien seul, il décide de réagir et fabrique une maman-robot parfaite, qu’il commandera à sa guise et que tout le monde lui enviera. Elle sera toujours avec lui, préparera ses plats préférés, fera ses devoirs, ne le grondera jamais. Oui, mais… maman-robot est bien froide, elle n’a pas la bonne odeur de sa vraie Maman, et elle ne sait pas faire les câlins.
Voilà, le résumé est complet… Une histoire pour les mamans qui culpabilisent de trop travailler. Une jolie façon d’expliquer qu’il faut profiter de ce que l’on a, voir le bon au lieu de se focaliser sur le reste. Un album qui permet aussi de parler des relations parents/enfants.
Le texte est simple et très proche des préoccupations réelles des enfants. Quant aux illustrations, elles ont été réalisées par Anna-Laura Cantone qui a aussi illustré C’est quoi l’amour et Un papa sur mesure, donc bien sûr j’adore : mélange de traits de crayons et d’objets (boulons, fils…), le tout très coloré.
Un papa sur mesure
Résumé : « Ma maman, c’est la plus grande, la plus sportive, la plus belle, la plus intelligente, la plus… » Pas de doute : cette petite fille-là adore sa maman. Seulement, elle n’a pas de papa. Alors, elle passe une annonce dans le journal, histoire de se trouver un papa à la hauteur. Et quand le défilé des candidats commence, elle se montre impitoyable ! C’est alors qu’arrive le petit dernier, celui qu’elle n’attendait pas…
Un autre titre sur le thème de la famille. C’est l’histoire d’une petite fille qui vit avec sa maman (la plus belle, la plus forte…la plus tout) mais qui n’a pas de papa contrairement à ses copines. Alors il faut trouver un papa qui aille avec sa maman, qui soit « le plus tout » mais ça ne se termine pas comme ça…
Une autre jolie histoire pleine de tendresse et proche de la société actuelle, de nouveau illustrée par Anna-Laura Cantone.
Petit Inuit et les deux questions
Résumé : Petit Inuit se pose deux questions : Qu’y a-t-il de l’autre côté du grand lac glacé ? Et vais-je devenir un grand chasseur ? Petit Inuit n’a pas envie d’attendre d’avoir grandi pour le savoir. Il interroge le lièvre, qui entend tout avec ses grandes oreilles. Puis le renard, qui a l’odorat si fin. Puis la chouette, qui voit loin avec ses grands yeux, puis encore le morse, la baleine… Mais aucun n’a la réponse à ses questions. Il décide alors, malgré l’interdit, de se rendre sur le grand lac glacé, pour y rencontrer le grand élan blanc…
N’obtenant pas de réponses à ses deux questions, Petit Inuit ira jusqu’à se rendre sur l’ile du grand lac glacé. Il rencontrera le grand élan blanc qui n’est autre que… la Mort. Grâce à lui il comprendra que son avenir commence, et que cet avenir, c’est à lui de le choisir.
Je m’attendais à une histoire d’aventure banale. Eh bien non ! Je trouve celle-ci particulièrement intéressante avec une portée philosophique sur l’avenir, le fait de tracer son propre chemin grâce à ses propres choix. Le tout avec des mots à la portée des enfants… Gros coup de coeur !
L’ennemi
Résumé : C’est la guerre. On voit quelque chose qui pourrait être un désert, dans lequel il y a deux trous. Dans les trous, deux soldats. Ils sont ennemis. S’informer, utiliser son esprit critique, agir individuellement et collectivement sont les fondements du travail d’Amnesty International pour dénoncer et faire cesser les atteintes aux droits humains. C’est à cette prise de conscience qu’appelle l’histoire de ces deux soldats. En s’associant à la parution de cet ouvrage, l’Historial de la Grande Guerre soutient une démarche originale, correspondant pleinement à celle qu’il a engagée depuis bientôt 20 ans. Ce musée unique et novateur s’intéresse au quotidien des soldats et civils français, anglais et allemands durant la Première Guerre mondiale, et propose une réflexion sur les causes et le déroulement de ce conflit et ses conséquences sur le XXe siècle.
Ce livre est une pépite, on peut le dire. C’est l’histoire d’un soldat et de l’ennemi. L’ennemi assoiffé de sang qui ne pense qu’à tuer et n’a pas de pitié. L’ennemi à combattre, l’ennemi cause de la guerre, l’ennemi qui fait peur… Retranché dans son trou, le soldat n’ose pas sortir, jusqu’au jour où il ose… Initiative simultanée et croisée de deux soldats « ennemis ». Mais qui est l’ennemi dans tout ça ? L’ennemi est un homme comme un autre, avec ses peurs et tout ce qu’on lui a mis dans le crâne, tout ce qui est censé justifier la guerre.
Peu de texte, que les illustrations de Serge Bloch font vivre avec talent. Je l’ai exploité en classe avec des élèves, dès le CE1. L’attention portée aux détails et à l’interprétation des illustrations, ainsi que la richesse des débats qui ont suivi m’ont confirmé que ce livre est tout simplement incontournable.
Je vous en parle aussi dans mon article sur le 11 novembre.
Moi j’attends
Résumé : C’est l’histoire d’une vie, de l’enfance jusqu’à la vieillesse, vue sous l’angle des attentes grandes ou petites qui en ponctuent le parcours : l’amour, la fin de la guerre, le mariage, les funérailles de l’être aimé, mais aussi l’arrivée d’une lettre, la cuisson d’un gâteau, les vacances, la sonnerie du téléphone ou l’arrêt de la pluie.
Le format de cet album est très original, tout en longueur. « Comme le temps qui s’étire au fil des attentes de la vie » dit l’éditeur.
Et ce sont les mots justes. De page en page, un fil rouge symbolise cette vie qui file, d’attente en attente. On y retrouve le trait caractéristique des illustrations de Serge Bloch, toujours impressionnantes de réalisme malgré leur simplicité apparente.
Il est très difficile de parler de cet album, il faut le lire, le regarder et le vivre. Il est beau, juste, épuré… un bijou.
Je n’ai pas fait mes devoirs parce que…
Je suis en retard à l’école parce que…
Dans Je n’ai pas fait mes devoirs parce que…, le petit héros est interrogé par sa maitresse sur les raisons qui font qu’il n’a pas fait ses devoirs. Il enchaine alors les excuses, plus loufoques les unes que les autres (une nouvelle excuse par page). Les illustrations de Benjamin Chaud sont à observer de près, pleines de détails !
La fin de l’histoire est savoureuse : tel est pris qui croyait prendre, on ne la fait pas à la maitresse !
Un livre que l’on peut exploiter facilement en production d’écrits (voir ici).
Je suis en retard à l’école parce que… est dans la même veine, aussi drôle et loufoque. La différence avec le précédent c’est que les excuses de l’enfant s’enchainent les unes aux autres, formant un récit qui semble n’avoir ni queue ni tête. D’ailleurs la maitresse est persuadée que l’enfait se paie sa tête ! Et pourtant…
Le grand livre de la bagarre
Résumé : C’est la récré. Et comme tous les jours à la récré, c’est la bagarre ! 8 h : maths. 9 h : français. 10 h : bagarre. Mais comment tout ça a-t-il commencé ? Des origines de la bagarre (deux hommes des cavernes s’affrontent sur le dos d’un mammouth pour savoir à qui il appartient) à la bagarre aujourd’hui, les deux auteurs passent en revue sur un mode ludique cette activité préférée des enfants – et tellement essentielle à leurs apprentissages ! Avec ses règles, ses limites, les contradictions des parents sur la question, les mots magiques pour la déclencher… ou l’arrêter.
Comme son nom l’indique, ce livre nous dit tout sur la bagarre. L’humanité a eu beau évolué, la bagarre est toujours une activité pratiquée. Le duo de choc Cali/Bloch nous présente page après page les règles de la vraie bagarre, celle qui est juste et sans triche. Toujours avec un humour décapant, ils nous rappellent que les filles aussi pratiquent la bagarre de temps en temps, et ne sont pas si mauvaises ; que les adultes ont toujours un discours bien-pensant mais que ça dépend aussi des circonstances… Et surtout ils recadrent les choses en différenciant bagarre et guerre parce que « La vraie bagarre est un jeu. Si la raison de la bagarre, c’est la haine, ce n’est plus du jeu. »
Attention, il ne faut pas voir dans ce livre une quelconque apologie de la violence ^^ Moi j’y retrouve un esprit « Petit Nicolas » qui me plait beaucoup et je dois avouer qu’il me fait beaucoup rire !
J’ai donc commandé le grand livre de la bagarre et inouit ! Je te dirai ce que j’en pense dès que je les aurai 😛
Effectivement cela me parait très sympathique… Alors je tente.
J’aime les albums parce que j’aime les images (un peu comme les enfants, hein ? :P) et ceux-là sont splendides. Si on ajoute que les thèmes ont l’air tout aussi intéressants… Lutin, tu es un désastre pour mon compte en banque, sache-le ! 😮
Je suis un désastre pour mon propre compte en banque, sache-le aussi 😀 Les illustrations sont superbes, c’est vrai, mais les textes de Davide Cali ont ce petit truc qui touche au fond de soi. Tu me diras lequel tu as choisi et si tu as aimé 😉
Parce qu’en plus il faut choisir ?! Bon ma présélection :
– Je veux une maman-robot
– L’inuit (trop mignoooon et en plus un thème cher à mon coeur !)
– Je suis en retard parce que…
– La bagarre
Notamment parce que ce sont des thèmes qui correspondent à mes élèves de l’an prochain :P.
Je ne pourrais pas les classer de toute façon, mais j’étais curieuse d’avoir ton ressenti 😉
Tout dépend en effet des problématiques à aborder au sein de ta classe. Le plus « difficile » à exploiter serait « Le grand livre de la bagarre » qu’il faut savoir présenter de la bonne manière pour que sa lecture ne reste pas au 1er degré (j’entends déjà les critiques des parents ^^).
Trop d’humour / second degré selon toi ? De quel genre ? Que je sache si j’investis ou non (enfin, ce serait partie remise à vrai dire ^^).
« Trop », bien sûr que non. Ce livres est superbe 🙂 Justement parce qu’il dédramatise les bagarres d’enfant, et les remet à leur place en les distinguant de la guerre. Il insiste avec tact et humour sur les règles qui régissent une vraie bagarre, celle qui se veut équitable. Donc les messages véhiculés sont sains et pertinents. Maintenant, en tant qu’enseignant, on est quand même bien obligé à un moment donné, d’amorcer une discussion sur la possibilité de régler ses petites disputes autrement qu’avec des bleus et des bosses (même si on peut les exhiber fièrement en tant que trophées le lendemain :-p). « Attention, la maitresse arrive ! » est d’ailleurs l’une des phrases magiques qui peuvent mettre fin à une bagarre (dixit l’auteur), cette page est l’occasion parfaite pour aborder ce questionnement en classe (pourquoi la maitresse intervient, est-ce normal…?).
Alors, ce livre est parfait 🙂
Euh… oui 🙂 mais tu parles à une fan ! héhé