Les vacances sont là ! Ceux qui me suivent depuis un moment savent que c’est pour moi un moment propice à la rédaction de chroniques littéraires.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous faire voyager en Mongolie, aux côtés d’Od.
Le voyage d’Od
Un livre écrit par Susanna Isern et illustré par Ana Sender. Publié en 2020 aux éditions du Père Fouettard.
Résumé : Pour sauver son frère, Od doit atteindre les sommets des hautes montagnes pour trouver la fleur d’astragale. Elle commence alors un long voyage parsemé de dangers, d’esprits et d’animaux.
Un récit chamanique à travers une nature aussi vaste que sauvage.
Les Doukha vivent dans le nord de la Mongolie. C’est une communauté nomade de pasteurs de rennes. Od est une petite fille, née parmi eux.
Cette année, l’hiver est rude dans la taïga. Le petit frère d’Od tombe gravement malade. Rien ne le soulage. Alors, Od rend visite au chaman…
Sa réponse est claire.
C’est ainsi qu’Od, armée de sa détermination et accompagnée de son fidèle ami Renne, se lance dans une extraordinaire quête : celle du remède qui sauvera son petit frère.
En chemin, ils croisent un renard. Il leur explique qu’il a été blessé par un aigle et quémande quelque nourriture à se mettre sous la dent. Les réserves de vivres sont minces, mais Od a le coeur sur la main… Et de nouveau, lorsque le renard lui demande de l’emmener avec eux, Od laisse parler son coeur.
Lorsqu’enfin les trois compères atteignent le pied de la montagne, ils font la rencontre d’un aigle dont la tête est emprisonnée dans un capuchon de cuir. Il les supplie de le délivrer. Le renard, méfiant, met Od en garde.
C’est ainsi qu’Od devient la maitresse de l’aigle, sans avoir rien demandé…
Plus tard sur leur chemin, les 4 compagnons tombent nez à nez avec une ourse dont les petits sont coincés dans un arbre. Lorsque Od formule le simple souhait de les aider, Aigle s’élance et fait du voeu de sa maitresse une réalité.
La quête continue. Le froid s’intensifie à mesure qu’ils avancent dans la neige des hauteurs… Tout les pousse à abandonner, mais Od est plus que décidée à sauver son frère.
Les quatre amis bravent les éléments, plus unis que jamais. [Je pourrais dévoiler ici l’une des plus belles illustrations de l’album, mais je laisse la surprise à ceux qui auront le plaisir de le lire.]
Après la tempête, le soleil revient enfin.
Un papillon volette.
C’est LE signe… Le signe que la quête touche à sa fin.
Renard creuse et s’enfouit sous la neige, pour en ressortir avec l’astragale dans la gueule.
La fin, vous la devinez : Naran guérit bien sûr !
Mais l’histoire ne s’arrête pas sur ça. La vraie fin est à la fois heureuse et triste. Je vous laisserai la découvrir… Tout ce que je peux en dire, c’est qu’elle est porteuse d’une vraie leçon de vie.
Le voyage d’Od est un récit que je qualifierais d’initiatique.
En tant que lecteur, on se laisse totalement transporté à travers les paysages froids de Mongolie, avec l’impression de faire partie de ce convoi atypique formé d’une fillette et d’animaux sauvages.
Les animaux choisis confèrent à l’aventure une ambiance assez mystique… on a l’impression d’être entouré d’animaux totems. Il y a un petit côté magique…
Chaque rencontre délivre un message, une leçon.
Ainsi Od montre du courage et de l’empathie, fait preuve de générosité et de persévérance, enseigne l’égalité et la confiance, pousse à dépasser les préjugés, bénéficie de la solidarité et de la reconnaissance, acquiert de l’expérience et de la sagesse… Des valeurs essentielles véhiculées autant dans les textes de Susanna Isern que dans les illustrations d’Ana Sender.
Je trouve ces dernières vraiment magnifiques, dans une palette de couleurs douces qui nous plonge en hiver.
Le choix du format de l’album est aussi une réussite : un format généreux qui met les images en valeur.
Le petit + de l’album : à la fin, une double page documentaire invite à découvrir les Doukha : leur métier de pasteurs de rennes, leur mode de vie nomade, leurs vêtements…
Il n’y a pas beaucoup de livres de littérature jeunesse qui parlent de la Mongolie. Je vous recommande Le voyage d’Od si vous vous lancez dans un projet autour du monde. Au-delà de l’histoire, il permettra de sensibiliser vos élèves à la vie difficile et menacée du peuple Durkha.
Je pensais lire un joli conte. Je suis tombée sur une quête aux multiples enseignements.
Si vous le connaissez, n’hésitez pas à partager vos impressions.
Et si vous ne le connaissez pas : foncez !
Merci pour cette découverte ! Demain j’irai l’acheter je pense 🙂
Gros coup de cœur ici aussi, merci pour la découverte. C’est un livre top à plein de niveaux : une belle aventure qui permet de captiver les mômes, une petite fille combative qui permet une bonne identification, des animaux symbole, des développements possibles sur le nomadisme, la géographie, la famille, etc.
Une question : peut-on aborder le shamanisme en classe ou est-ce casse-gueule car cela peut heurter les convictions de certains parents ou la laïcité ?
Je milite pour le fait de pouvoir aborder tous les sujets. Le tout étant de rester ouvert et de parler de « culture » au sens large, plus que de culte. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir laïcité dans l’ignorance. C’est en connaissant le monde qui les entoure et en étant ouvert à tout ce qui le compose que les enfants développent leur esprit critique. C’est mon humble avis 🙂
Ce livre a vraiment l’air magnifique, j’adore les illustrations !
Merci pour la découverte.
Il est superbe 🙂
Merci Lutin pour ce livre sur la Mongolie, effectivement peu traitée pour les enfants.
Pour ceux, celles qui veulent y travailler, je signale le film « le chien jaune de Mongolie », que nous avons visionné avec « Ecole et cinéma » et qui est une bonne plongée dans la vie d’une famille d’éleveurs (de moutons cette fois) dans une yourte.. qui plaît bien aux enfants de cycle 2.(Je l’ai montré à 2 classes déjà).
Je vais donc « foncer » sur le voyage d’Od qui semble être un bon prolongement de cette immersion mongole !
Merci pour cette piste de prolongement !!