L’an dernier, j’ai fini l’année sur un projet d’écriture qui a vraiment motivé tous mes élèves. Il s’agit d’un projet que j’avais déjà expérimenté il y a 10 ans (aïe 😅) et que j’ai eu grand plaisir à ressortir de mes cartons cette année.
L’idée : créer de nouvelles divinités pour compléter la grande famille de l’Olympe.
La mythologie grecque a été le fil conducteur de cette année 2021/2022. C’est un thème qui me passionne, ceux qui me suivent depuis longtemps le savent. Et pour les autres, vous trouverez ici toutes mes ressources sur ce thème.
Je le propose à mes élèves de CE1/CE2 une année sur deux environ. Et ce n’est JAMAIS un échec. Impossible, quels que soient les enfants, c’est un thème qui leur plait. Et pour cause, au-delà des aventures incroyables vécues par les protagonistes des légendes, il y a cette fameuse atmosphère magique dans laquelle tout est possible. Et pour se lâcher en écriture, y prendre du plaisir, c’est plutôt pas mal de partir sur une base de « tout est permis », non ? 🙂
Parmi les types d’écrits que nous avons travaillés cette année, il y a le portrait. J’étais sûre que je vous avais fait un article sur nos portraits de début d’année d’ailleurs… mais en farfouillant sur mon propre blog, je me rends compte que non. 😂 Faute au rush de début d’année sans doute, je tâcherai de corriger cela rapidement, car ça pourrait vous servir pour la rentrée à venir…
Arrivé le mois de juin, j’ai eu envie de reprendre un peu ce travail fait en septembre, et de le réinvestir dans le contexte de la mythologie. La rédaction de portraits est excellente pour travailler les accords dans le groupe nominal (notamment), et en juin les compétences des élèves n’en sont pas au même stade qu’en septembre. C’était donc un bon exercice pour évaluer leurs progrès.
Si j’étais une divinité de la mythologie grecque, je serais…
La consigne : imaginer être un dieu ou une déesse,
et faire son autoportrait écrit et dessiné.
1 – Quel contenu ?
Nous avons d’abord fait un point sur ce que ce fameux portrait devait contenir :
- une description physique du dieu ou de la déesse
- une mention de ses attributs (généralement un animal + un objet)
- une description de ses pouvoirs/facultés
L’occasion de rebrasser le lexique descriptif vu tout au long de l’année dans nos différentes activités et lectures. J’ai noté au tableau toutes leurs idées, très simplement comme vous pouvez le voir ci-contre (attention aux yeux, c’est très moche 😂 mais ça n’a pas d’importance). Bien sûr cette liste n’avait pas vocation à être exhaustive, plutôt à servir d’inducteur pour lancer l’écriture.
Cela fait un moment que je réfléchis à un référent lexical sur le portrait mais je n’ai jamais réussi à le finaliser donc je ne peux pas encore vous le proposer. Si vous en cherchez un, Enjoy Classroom en propose un super pour le cycle 2.
2 – Production d’écrit
La phase d’écriture s’est déroulée en plusieurs temps.
-
Le premier jet
D’abord un premier jet sur le cahier d’écrivain. Certains élèves ont (sur mon conseil) commencé par lister les éléments à faire figurer dans leur portrait. Ce n’était pas une obligation, mais là encore, cette étape a permis de sécuriser certains élèves. Vous pouvez voir, sur le cahier ci-contre, le « plan » de l’élève à gauche et le début de son texte rédigé à droite.
-
Le passage à l’oral
Ensuite, nous avons pris un temps collectif pour lire quelques productions à haute voix et faire des remarques constructives qui ont été utiles à tous. C’est un temps qu’il faut bien sûr vivre dans la bienveillance, et où toute remarque est accompagnée d’un compliment sur les réussites et aspects positifs du texte produit. Les élèves qui n’ont pas envie de lire leur texte ne sont pas obligés de le faire et profitent quand même des remarques faites à leurs camarades pour leurs propres écrits (ceci dit, au fur et à mesure que l’année passe, je me fais plutôt engueuler quand je ne les fais pas tous passer alors il arrive que ces séances soient plus longues que prévu 😂).
En procédant ainsi, nous avons mis en avant la nécessité de faire attention aux points suivants :
- Le placement des points pour faire des phrases correctes : l’oralisation des textes écrits permet de mieux appréhender la ponctuation et les phrases mal construites.
- L’ordre des phrases dans le textes : pour que le portrait soit cohérent, il faut ordonner ses idées. Difficile de s’y retrouver si l’on commence à décrire le corps du personnages, puis son pouvoir, puis son visage, puis son attribut…
- Les répétitions : elles se repèrent beaucoup mieux à l’oreille qu’en lisant simplement le texte.
- Les tournures maladroites : par exemple plutôt que « ma taille est… », mieux vaut écrire « je mesure… ».
-
Le second jet
Suite à la phase orale précédemment expliquée, mes élèves ont repris leurs textes seuls, pour leur apporter quelques corrections. L’autonomie à ce niveau-là est difficile, surtout en CE1, mais il me semble important qu’ils prennent le temps de revenir seuls sur leurs écrits avant l’intervention d’un tiers.
Suite à ce temps d’amélioration autonome, je leur ai proposé de se mettre en binômes et de travailler ensemble sur les textes de l’un et de l’autre (un texte après l’autre, l’idée étant d’échanger, pas de corriger le travail du copain). J’ai été vraiment agréablement surprise de voir à quel point l’année avait porté ses fruits en termes d’entraide et de travail de groupe. C’est un moment extra en tant qu’enseignant, de les observer et de circuler pour écouter ce qu’ils se disent et comment ils procèdent pour s’aider.
Les binômes n’étaient pas figés. Les enfants ont pu, une fois le travail terminé, demander des conseils à d’autres camarades.
Ce n’est qu’après tout ça que je suis intervenue. Alors clairement, les cahier d’écrivains étaient plus bariolés qu’à l’accoutumée. 😂 D’habitude ça ressemble à ce que je vous avais expliqué ici, mais cette fois… Du fluo, des flèches, du rouge partout… Ceci dit, les enfants, eux, s’y retrouvaient très bien. On ne le répète pas assez souvent mais raturer un brouillon, c’est juste normal.
J’ai lu les textes à haute voix aux enfants (en suivant leurs flèches et leurs indications) pour les leur faire « valider ». Et puis évidemment, j’ai apporté quelques corrections orthographiques (mais honnêtement ils avaient fait un travail de fous les uns avec les autres à ce niveau-là aussi)… et puis voilà.
Dernière étape : réécrire le texte au propre sur le support proposé.
J’avais dans l’idée de relier toutes leurs productions pour en faire un livre (si vous avez lu mon dernier article, vous savez que j’aime ça car voir mes élèves lire et relire leurs propres écrits, je ne m’en lasse pas).
Je leur ai donc demandé de recopier le texte sur une petite feuille de classeur dont ils ont choisi la couleur. En effet, pour les textes longs, je tiens à ce qu’ils écrivent sur un support ligné.
3 – Illustration
Après l’écriture, place aux artistes ! Pour la réalisation de l’illustration, j’ai fourni à chacun une feuille de Canson format A4 et champ libre sur la technique. Voilààà. 😝
Là encore, c’est super de voir chaque élève choisir comment il a envie de réaliser son illustration.
Certains ont opté pour la peinture à l’eau (en toute autonomie comme je vous l’avais expliqué ici), d’autres les crayons ou les feutres. Mes élèves ont réinvesti les savoir-faire en dessin vus pendant l’année, ont parfois tenté de mixer deux techniques, se sont appliqués (pour la plupart) à faire des fonds et à repasser les contours de leurs personnages.
Bref, ils m’ont une fois de plus impressionnée !
4 – Mise en valeur
Pour la réalisation du « livre », je n’ai pas voulu ajouter du papier.
J’ai donc simplement mis face à face les textes et les illustrations. Les textes sont collés derrière les dessins (donc derrière le dessin de l’élève A, on colle le texte de l’élève B, et ainsi de suite).
Pour casser le côté « scolaire » des feuilles de classeur, j’ai juste mis un petit coup de ciseaux crantés pour la déco.
J’ai réalisé la couverture de l’ouvrage à l’ordinateur avec une mosaïque dans le thème. J’ai aussi imprimé les titres à coller au-dessus des textes. J’ai utilisé la police Greek to me qui est très sympa pour ce thème mythologie.
Je vous propose ci-dessous la couverture « neutre » au cas où. 😉
Couverture à imprimer |
Pour la reliure : 4 perforations et 4 anneaux ouverts de 30mm. J’en ai toujours en stock dans mon tiroir (de plusieurs tailles) car je m’en sers un peu pour tout.
Rien de bien sorcier donc, mais le rendu est chouette. Les pages tournent bien, et on peut toujours en ajouter si on le souhaite. Encore un livre qui restera dans le coin bibliothèque de la classe !
merci pour ce super boulot !
Très joli rendu!
Merci beaucoup, je démarre avec la mythologie grecque cette année et je vais définitivement faire cette séquence 🙂
Bonjour Lutin Bazar
Un très grand merci ! Je crois que j’ai « pillé » à peu près toutes tes idées… J’adore la mythologie grecque (j’ai étudié le grec ancien pendant 5 ans… il y a très longtemps…). Je pars du livre « Moi, le Minotaure » de Sylvie Baussier que j’ai beaucoup aimé. Je me lance donc pour cette dernière période avec mes CE2. J’espère qu’ils vont autant aimé que moi à préparer ces séances !
Un très grand bravo pour toutes ces ressources.
Super projet ! On a fait un peu pareil mais l’idée du livre est top ! Bravo.
Topissime … Exactement ce qu’il me fallait. MERCI !!
Wow j’adore, je vais me lancer avec mes élèves et mille mercis pour la page de garde sur laquelle j’ai craqué direct 😀
En tant que grecque, je suis admirative de votre travail!
En plus, ça fortifie mon projet sur la mythologie avec les CP, cette année!
Félicitations et merci pour votre travail!
Félicitations pour tout ce travail de grande qualité !
Très bonne idée! Ca m’inspire bien en tant que « défi du jour de la rentrée » pour lancer notre année sur ce thème… merci Lutinbazar
Oh la la ! Ca me donne des idées !!! Merci !
Super ! Merci pour les détails de ton article !
Top!
Bravo bravo
Merci beaucoup pour votre travail remarquable! Merci de la partager!
Tout simplement génial ! Trop envie de le faire, un grand merci !