Des écrits poétiques à partir de l’album « Rien n’est plus beau… »

Zoom sur l’un de mes albums chouchous pour la production d’écrits poétiques…
Dans cet article vous découvrirez, ou redécouvrirez Rien n’est plus beau… mais aussi ma manière de l’utiliser en classe et la grille d’écriture si vous souhaitez vous lancer dans le même type de projet. 🙂

Rien n’est plus beau…

Un livre écrit par Armelle Barnier et illustré par Vanessa Hié. Publié en 2014 aux éditions Actes Sud.

Résumé : Si j’énumère tout ce que je trouve de plus beau, de plus effrayant, de plus grand, de plus petit, de plus chaud, de plus froid… que je mélange ensuite tout ça à ma façon, j’obtiens de drôles, tendres et joyeux poèmes.
Rien n’est plus beau… qu’un méli-mélo d’images et de mots.

Je vous en avais déjà parlé ici au sein d’un article qui regroupe quelques albums emblématiques pour se lancer dans des projets d’écriture courts. Et puis je vous en ai reparlé récemment sur Instagram pour vous montrer mon dernier projet d’écriture avec mes CE1/CE2.

Dans ce livre, Armelle Barnier nous propose des textes poétiques et touchants, à la structure facilement transposable pour produire des écrits avec de jeunes élèves, dès le CE1 (voire avant avec guidage).

L’ouvrage regroupe 15 poèmes. Le point de départ est toujours un adjectif : rien n’est plus beau, rien n’est plus effrayant, rien n’est plus chaud…
À partir de 4 vers, l’autrice en crée un 5ème en reprenant 4 noms communs dans les vers précédents (un mot par vers).

Voici ce que je fais en classe…

1 – La structure

En classe, je commence par lire le livre entièrement, pour le plaisir.
Puis on observe la structure des poèmes :

Rien n’est plus ADJECTIF

Que …
Que …
Que …
Que …

En fait,
Rien n’est plus ADJECTIF que…

C’est l’occasion de (re)travailler la notion d’adjectif qualificatif.

On peut aussi utiliser cet album pour aborder la notion d’antonyme.
En lisant les titres les uns après les autres, on se rend compte que presque tous les adjectifs employés dans un poème sont suivis de leur contraire dans le poème suivant :
beau – effrayant – proche / loin – chaud / froid – grand / petit – rapide / lent – gros / fin – méchant / gentil – beau
On remarquera d’ailleurs que le premier adjectif choisi (beau) est également le dernier. Ainsi, la boucle est bouclée !

Enfin, on reparle de l’élision si fréquemment pratiquée et qui, pourtant, pose souvent problème aux enfants qui ont du mal à concevoir qu’il s’agit du même mot. Ici, c’est le cas particulier de QUE qui peut parfois devenir QU’ selon ce qui le suit.

2 – Les rimes

Tous les poèmes ne sont pas construits à l’identique en termes de disposition des rimes. J’aborde donc les différentes rimes avec mes élèves. Bien sûr, la mémorisation de ce lexique spécifique à la poésie n’est pas exigible en cycle 2, mais je trouve intéressant de s’arrêter dessus car il est évoque particulièrement bien ce que l’on entend ; il est donc assez facile à mémoriser.

3 – Les illustrations

Les illustrations de Vanessa Hié sont également très poétiques.
En les observant attentivement, les élèves se rendent rapidement compte qu’elles représentent la dernière partie des poèmes, la plus farfelue. 🙂 Ils s’amusent volontiers à y retrouver tous les éléments mentionnés dans le texte. Si on dispose d’un video-projecteur, c’est l’idéal car cela permet de les visualiser en grand (l’album n’est disponible qu’en format poche donc assez petit).

4 – La mise en projet

Je propose ensuite à mes élèves de créer leur propre album.
Chaque élève a pour mission de réaliser une double page texte / illustration.

Pour la rédaction, je leur fournis une fiche avec :
– Un poème type afin qu’ils aient la structure sous les yeux. Les mots à conserver sont encadrés.
– Une grille d’écriture qui énumère les points de vigilance sur la structure et l’orthographe. Elle est divisée en deux (les trois dernières lignes sur fond grisé étant complétées après le 2nd jet).

Vous trouverez la fiche en téléchargement ci-dessous (à imprimer en mode « 2 pages par feuilles ») :

La partie illustration se fait sur un temps d’arts plastiques. Vu le format du livre final, et le fait qu’il est beaucoup manipulé, je privilégie feutres et crayons. Mais on peut se faire plaisir avec d’autres techniques si on est inspiré !

5 – La mise en valeur

Bien sûr, les poèmes peuvent rester dans le cahier d’écrivain. Mais je trouve bien plus sympa d’en faire un livre que les élèves ont ensuite grand plaisir à lire et relire à la bibliothèque. Ce sont de beaux temps de partage auxquels on assiste ensuite, lorsqu’ils se lisent leurs poèmes et découvrent ceux des copains.

Cette année j’ai opté pour des pages en papier Canson, déclinées en mode « arc-en-ciel » ! 🌈

3 perforations, des anneaux ouverts pour la reliure, et le tour est joué !
(J’avais d’abord tenté les rubans mais mauvaise idée, ça ne tient pas longtemps ^^).