Enseigner la conjugaison : ma réflexion…

12 Mar 2017 | Conjugaison CE1, Conjugaison CE2 | 96 commentaires

Depuis plusieurs années, je revois ma manière d’enseigner la conjugaison. De nombreuses remises en question, des essais plus ou moins concluants… Mais aujourd’hui, j’ai l’impression d’être enfin parvenue à quelque chose qui me correspond, dans lequel je crois. Et, plus important, auquel mes élèves adhèrent.

 

Des constats simples 

J’ai fait évoluer mon enseignement de la conjugaison en me basant sur des constats faits en classe :

  • Malgré un gros travail d’entrainement, les fautes d’accord du verbe restent très trop fréquentes (c’est peu dire).
  • La conjugaison est souvent perçue comme un apprentissage douloureux par nos élèves*… Douloureux parce qu’ils n’y mettent pas forcément du sens. Ils apprennent des tableaux de conjugaison (souvent difficilement), les récitent, y mettent beaucoup d’énergie… Mais au moment de les utiliser en situation d’écriture : rien, ou alors pas au bon moment, ni à la bonne place. De quoi se décourager.

s'arracher les cheveux* Je dis « nos élèves » parce que je suppose que je ne suis pas la seule à m’être arraché les cheveux devant les productions de mes élèves…

A mes débuts (pas si lointains), je m’appliquais à faire des séquences très « construites » abordant les temps les uns après les autres, mais aussi les groupes de verbes les uns après les autres. Je désespérais de voir que le présent ne rentrait pas dans la tête de mes élèves, je redoutais donc de passer aux autres temps…
J’espérais que les choses rentreraient petit à petit en multipliant les séances d’entrainement, les exercices… J’y passais du temps, beaucoup trop de temps, sans voir de résultat. Bref, ça ne marchait pas, tout simplement.

 

Ma réflexion

Petit à petit, je me suis détachée de cela. J’ai cessé de parler des groupes de verbes, axant davantage sur les ressemblances de terminaisons.
Finalement, quel intérêt de distinguer « finir » et « lire » en les mettant dans des groupes différents ? Ils prennent tous les deux les mêmes terminaisons : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent
Evidemment, le risque c’était de se retrouver avec « nous finons »…

parlerCe qui m’a amenée à la conclusion toute logique qui est :
la conjugaison c’est avant tout de l’oral.
Dire avant d’écrire, voilà la clé. Il ne faut pas appliquer mécaniquement mais oraliser un maximum afin de se fier à ce qu’on entend. On le sait, c’est évident… sauf que le temps passé à faire des exercices et encore des exercices, ce n’est pas du temps consacré à ça.
Alors la résolution que j’ai prise fut : plus d’oral et moins d’exercices !

Il est clair que si on demande à un élève de faire une fiche d’exercices sur les verbes du 1er groupe, il lui suffit de recracher mécaniquement sa « leçon », sans réfléchir. On s’étonnera donc de voir ce même élève réussir brillamment ses exercices, et être ensuite incapable de réinvestir ses « connaissances » en production d’écrit. Et pourtant, c’est normal. Dans un texte se mêlent tous les groupes de verbes, des verbes qui sont conjugués à différentes personnes. Des tonnes d’informations à traiter, d’une manière qui doit être tout sauf mécanique ! Inutile de coller des tartines d’exercices dans les cahiers puisqu’ils ne garantissent en rien une bonne maitrise des variations du verbe. 

Au final, la conjugaison c’est un mélange de savoirs et de savoir-faire…
Je me suis interrogée sur ce point : est-ce que se remplir la tête de tableaux de conjugaisons appris par coeur permet d’être capable de les utiliser en situation d’écriture ? Ma réponse est : non.
Je me suis donc demandé : quelles sont les connaissances vraiment nécessaires que l’élève doit acquérir pour être capable de conjuguer des verbes ?

apprendrePour moi, cela se résume en quelques points :

  • Savoir distinguer les temps : passé / présent / futur
  • Connaitre les pronoms personnels
  • Savoir distinguer les verbes en -ER des autres verbes, car ce sont les seuls à porter les terminaisons -e, -es, -e au présent.
  • Connaitre les terminaisons possibles selon le temps et la personne.

L’essentiel du travail se fait donc à partir des lectures faites en classe, et des énoncés oraux produits par les élèves.
Lorsque les élèves sont capables de distinguer les temps, on peut se pencher davantage sur l’observation des verbes. C’est bien plus difficile à mettre en forme dans une fiche de prep’ c’est sûr, mais aussi bien plus efficace. Et puis, ça va totalement dans le sens des nouveaux programmes, il faut le souligner !

 

Concrètement, en classe…

Je ne fais pas de « séances de conjugaison » à proprement parler. Je ne suis pas de manuel avec un déroulement précis de séances.
Toute occasion est bonne à faire un peu de conjugaison : un texte lu, une phrase dictée, une production d’écrit, un rituel du matin…
C’est un « enseignement continu », fait de manière plus informelle mais beaucoup plus fréquente que lorsqu’on programme une séance de conjugaison hebdomadaire (ca, je l’ai fait un temps, et pour les raisons exposées ci-dessus, j’ai rapidement arrêté).

verbe à la loupeConcrètement : chaque jour on se questionne, on regarde, on note, on fait des comparaisons, on repère les similitudes… et petit à petit on construit ses connaissances.
On comprend le principal : selon le temps et la personne, le verbe change de terminaison.
Dans ma classe de CE1/CE2, je parle du verbe « en pyjama » (à l’infinitif) qui revêt « le bon costume » (terminaison) pour aller travailler dans la phrase. Je vous en avais déjà parlé ici.

On voit qu’avec « nous » le verbe se finit toujours par -ons… que lorsqu’une personne fait l’action (il/elle), le verbe prend parfois un -e et parfois un -t, mais jamais un -s… etc.
Ou encore, on constate que le -s à la 2ème personne du singulier, ou le -ons de la 2ème personne du pluriel, sont récurrents pour tous les verbes, à tous les temps.
Tout cela est noté, sur une affiche ou un coin du tableau, pour servir de mémoire. On peut y revenir chaque jour et compléter avec les nouvelles observations faites. On construit petit à petit ce que j’appelle « garde-robe » du verbe, c’est-à-dire le recueil de tous les costumes (terminaisons) possibles.

Au final, je ne donne les « leçons » qu’après plusieurs semaines de repérage, comme une conclusion, une synthèse.
Pour exemple, je viens de donner à mes CE1 la leçon sur le présent des verbes en -ER (nous sommes en mars, oui oui je le sais !). Pourtant, cela fait longtemps que nous avons terminé le recueil des terminaisons du présent, et pas que pour les verbes en -ER, mais bien de tous les verbes rencontrés. Et cela fait longtemps qu’ils ont compris que si « Léna fait l’action de jouer », le verbe ne portera pas le même costume que quand « elle fait l’action de dormir ». Et ça, c’est parce qu’ils savent qu’avec « elle » le verbe porte son costume -e quand c’est un verbe en -ER, mais qu’il préfère son costume -t pour les autres verbes. Et pourtant, ils n’ont jamais appris par coeur la conjugaison d’aucun verbe.
La leçon vient à la fin, et oui je demande à mes élèves d’apprendre les terminaisons par coeur, au cas où… mais ils sont censés déjà les connaitre.

costumeAlors conjuguer un verbe en situation d’écriture, c’est quoi ? Finalement ce n’est pas si compliqué : c’est habiller le verbe avec le bon costume.
Tout comme nous ne portons pas les mêmes vêtements les jours de pluie et les jours ensoleillés, l’hiver ou l’été, le verbe change de tenue. Selon le temps et le sujet, le verbe porte le costume qui convient. Il suffit de choisir ce costume dans sa garde-robe.

garde-robe du verbeVous pouvez consulter ici la garde-robe du verbe, que j’ai réalisée sous forme d’affichage évolutif.

 

Conclusion

Alors, non, je ne prétends à rien de miraculeux !
Oui, mes élèves font plein de fautes. Non, ce ne sont pas des as de la conjugaison qui orthographient spontanément et sans erreur les verbes conjugués.
Mais… oui, ils mettent du sens. Oui, ils sont capables de se corriger seuls dans la majorité des cas car ils se placent dans une posture réflexive. Et en CE, c’est exactement ce que j’attends d’eux.

Voilààà ! Si vous avez eu le courage de me lire jusque là… j’en suis ravie 🙂 En espérant que ma réflexion sur le sujet suscitera vos réactions. N’hésitez pas à commenter pour partager à votre tour votre manière d’enseigner la conjugaison !

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Lutin Bazar

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96 Commentaires

  1. Carine

    Bonjour,
    je partage exactement le même constat et opte pour la même approche au sujet de la conjugaison. J’introduis aussi les tables de conjugaison très tardivement, après avoir observé toutes les régularités ce qui, mine de rien, dégrossit bien le travail et le rend bien plus léger car stratégique. J’utilise, en plus de leurs écrits quotidiens et de tout l’écrit qu’on rencontre et qui sert à l’occasion de base de réflexion, les « petits verbes rouges Montessori » pour faire les observations de ces régularités.

    Réponse
  2. Mél

    Merci pour cet article très très intéressant… Tu as mis des mots sur ce que je pense, sans arriver à le formuler. J’ai du mal à construire des séquences/séances à proprement parler en EDL car je fonctionne comme ça, avec ces infinies répétitions, à construire les connaissances au fur et à mesure.
    Alors mille mercis pour ta réflexion et tes multiples ressources !

    Réponse
  3. Duringer

    Merci beaucoup pour cet article qui m’inspire beaucoup et tant que PES!

    Réponse
  4. julilipi

    Un article très intéressant, je me cherche encore.
    Merci
    Julie

    Réponse
  5. Imane

    Merci beaucoup

    Réponse
  6. marcou

    Un tout grand merci pour ces réflexions sur la conjugaison, j’en arrive aussi à cette conclusion , privilégier l’oral avant d’écrire afin de ne plus voir des « tu boires » dans les exercices écrits. Cela me conforte dans ma progression.

    Réponse
  7. Yana

    Bonjour, Je viens de découvrir ce fabuleux site et vos idées me parlent énormément! Donc juste MERCI :))

    Réponse
  8. loubrs

    Encore un super article ! Ton approche de la conjugaison est très intéressante. Cela fait plusieurs années que j’ai des Ce1-Ce2 mais je ne suis toujours pas satisfaite de mon enseignement. J’ai aussi arrêté de leur apprendre les groupes des verbes et je m’appuie énormément sur l’oral (et je m’applique à leur dire qu’ils savent déjà les conjuguer puisqu’ils les disent tous les jours à l’oral, que l’on apprend simplement à les écrire) mais je me mets une terrible pression pour leur faire apprendre tous les temps sur l’année, dès le Ce1 (présent, imparfait, futur, voire découverte du passé composé quand c’est possible) mais je sens que je le fais trop vite et donc mal. Je vais suivre tes conseils (vus aussi sur ta programmation en EDL) et arrêter de me mettre la pression cette année. Merci encore pour ton travail, et surtout pour prendre le temps de partager !

    Réponse
    • Lutin Bazar

      C’est aussi à discuter avec les collègues. Avec mes collègues nous avons décidé de n’étudier réellement le futur qu’en CM (même si on l’aborde avant), ainsi on a plus de temps pour approfondir le reste.

      Réponse
      • irojanski

        Bonjour,
        je trouve votre approche très juste et je me fais la même reflexion depuis des années. J’aime l’idée de passer par l’oral avant tout.
        ça fonctionne parfaitement avec mon enfant.
        Cependant, j’ai un conseil à vous demander. Comment faire lorsqu’il s’agit d’élèves non natifs ? Je suis professeur de français langue étrangère dans un système américain. Et c’est un vrai casse-tête car beaucoup n’apprennent plus la grammaire dans leur propre langue (donc je dois leur apprendre et les familiariser avec les notions et termes grammaticaux.(verbe/sujet/pronom/adjectif/infinitif/conjuguer etc…)
        Passer par l’oral avec ces élèves, pour qui le français est un langue étrangère est franchement compliqué, donc je retombe dans mes conjugaisons à apprendre par coeur !
        J’aime beaucoup vos fiches et votre manière de penser. Un grand merci pour le partage.

        Réponse
  9. Laurents

    Bel article…
    Personnellement, sur le plan des terminaisons, elles me paraissent relativement régulières… la réelle difficulté de la conjugaison relevant plus à mon sens dans la variation des bases du verbe… d’où le peu d’intérêt dans les notions de groupe qui alourdissent les apprentissages, et en revanche l’intérêt de l’oral qui lui permet une perception plus appuyée de ces bases… d’où aussi la difficulté du présent à tort souvent considérer comme plus simple alors qu’il me paraît le plus complexe (dans les faits, seuls les verbes au présent voient diverses bases dans la construction verbale).
    J’ai juste une petite remarque… si on énonce comme fait « Savoir distinguer les verbes en -ER des autres verbes, car ce sont les seuls à porter les terminaisons -e, -es, -e au présent. » ceci au CE comme au CM, on occulte les verbes à une base en -llir ainsi que ceux en consonne+r+ir soit ceux comme cueillir, offrir… etc. On induit ainsi une perception erronée qui certes ne pèsera pas pour certains mais qui pour d’autres pèsera. Un peu comme lorsqu’on évoque la symétrie en énonçant ceci est symétrique, ceci ne l’est pas, occultant la symétrie centrale, ce qui fait que certains lorsqu’ils sont confrontés à elle se perdent.

    Réponse
    • Lutin Bazar

      C’est une bonne remarque, et je travaille ce point avec mes élèves en effet. Toujours en travaillant sur l’oral, sur lequel je suis bien d’accord, il est essentiel de s’appuyer.

      Réponse
  10. Alex

    Bonjour, en étant un peu plus attentive à l’apprentissage de mon fils en CE1, pendant le confinement, je m’aperçois qu’il lui manque beaucoup de sens. Merci infiniment pour tout le travail que vous faîtes, afin de mettre vos réflexions à profit. J’aimerais profiter des mois qui viennent pour ré-investir ces notions à la maison et je vais essayer de travailler la conjugaison par petites touches quotidiennes comme vous le proposez. Malheureusement, les liens sur lesquels je clique ne mènent nulle part. Puis-je vous demander de m’envoyer l’affichage évolutif de la garde robe du verbe, s’il vous plaît? Merci beaucoup pour cet énorme travail de partage!

    Réponse
  11. BARRE

    Merci beaucoup pour cet article. J’ai enseigné le français à un public d’adultes migrants et pour différencier l’infinitif d’un verbe conjugué je faisais appel à des images. Je leur disais que le verbe à l’infinitif est un verbe « tout nu » et que l’habiller du présent, du passé… c’était le conjuguer. ça marchait plutôt bien! Mais effectivement la réelle difficulté demeure dans l’utilisation en contexte en production de la conjugaison, même constat chez ma fille qui est en CE1! Cette période de confinement m’oblige à repenser des méthodes d’apprentissage vraies pour des adultes et différentes pour des enfants. La lecture, bien entendu, outil d’apprentissage incontournable, sans cela difficile pour l’enfant d’associer la théorie (la règle) et la pratique (le contexte).
    Merci pour cette image du bonhomme, je vais imprimer la photo du verbe « donner » en exemple et utiliser cette image du bonhomme habillé pour lui expliquer les différentes manifestations des terminaisons selon les personnes. travailler davantage sur l’observation, à travers des textes.. Merci, vous m’éclairez!

    Réponse
  12. Volle

    Je me pose des questions quand même, dans les années 80 il s’agissait bien des leçons de conjugaison, et en rédaction, c’était écrit assez correctement ( il peut toujours y avoir des erreurs évidemment) ainsi que pour les autres règles d’orth grammaticales. J’ai vu les carnets de ma mère, de ma tante ( années 50-60) de mon compagnon ( années 70) et le constat est là, nous ne faisions pas de fautes ou peu à 9-10 ans. Comment est ce possible? Une énorme majorité de mes ami/es avec lesquel-les je suis toujours en contact depuis les bancs de primaire ont également un très bon niveau. La composition écrite d’évaluation de début de 6° en 1991 et que j’ai relue est également dans un très beau/bon Français. Je m’étonne qu’aujourd’hui ce soit plus le cas ( mon fils y compris, en 6°) alors que les enseignants sont supers et créatifs, plus de méthodes, etc

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Plusieurs facteurs entrent en jeu et je ne les maitrise pas tous.
      J’ai tendance à penser que la fréquentation d’écrits est beaucoup moins régulière, au profit des images toujours plus nombreuses. Le zapping est moins propice à l’apprentissage que l’observation. Avant on relisait encore et encore les mêmes livres jusqu’à en connaitre chaque mot, chaque typo… Ce n’est pas la seule explication, loin de là, mais les écrans, bien que pratico-ludiques n’ont pas que des avantages…
      On fréquente moins l’écrit de manière générale, et rarement des écrits de qualité (littéraire ou orthographique).
      Nous avons beau mettre plus de sens dans les apprentissages, réfléchir à des méthodes qui vont dans ce sens, manipuler à l’école, il y a des choses contre lesquelles il est difficile de lutter. Les enfants qui fréquentent des textes (lus par l’adulte dès tout petit, puis de façon autonome dès l’apprentissage de la lecture effectif) sont des enfants qui font moins de fautes (dans la mesure où ils n’ont pas de troubles d’apprentissages).
      Le pouvoir des livres

      Réponse
  13. Sabrina

    Bonjour, tout d’abord bravo pour votre travail assidu et efficace que je suis habituée à utiliser ! En ce qui concerne la conjugaison, je suis d’accord avec cet article, l’oral est la première étape avant de passer à l’écrit. J’utilise les dictées quotidiennes pour réviser la conjugaison, on identifie le verbe, leur sujet, le temps et leur groupe malgré tout. Je parle de verbes réguliers et irréguliers, car il me semble important qu’ils s’habituent au plus vite au vocabulaire employé dans les niveaux suivants. Mais cette idée d’accentuer sur les terminaisons, quel que soit le groupe du verbe, est en effet probante, car malgré la complexité de notre langue, il subsiste malgré tout des similitudes. Ceci étant, je reste persuadée qu’apprendre les conjugaisons restent quand même un bonus, comme nous l’avons fait quand nous étions nous-mêmes élèves. Si les 2 méthodes sont appliquées, ça ne peut que fonctionner (hors difficultés particulières, bien sûr). Enfin, la lecture régulière permet d’être confronté aux mots et de les imprimer. Il faut également travailler souvent sur les sujets (GN, pronoms) et leur demander de remplacer un groupe sujet par un pronom et vice versa, car souvent les élèves ont du mal à se dire qu’une table c’est « elle », ou que les nuages ce sont « ils ». C’est quelque chose qui devrait être ritualisé lors de dictées ou des lectures, de manière à ce que ça devienne évident.
    Bonne continuation

    Réponse
  14. Marla

    Bonjour, je suis maman d’un grand CM2 sans difficulté qui a appris et compris aisément les notions dans les différentes matières mais sa soeur ma petite CE2 a bcp plus de difficultés. Elle a eu de grosses difficultés en Ce1 de manière générale ds ttes les matières avec un gros manque de motivation et surtout une énorme perte de confiance en elle. Tout ceci a (je pense) induit des lacunes dans un peu ttes les matières. C’était très dur en maths notamment l’année dernière ; cette année ça va bcp mieux. (Grâce à ma cousine maîtresse j’ai connu votre blog et utilisé bcp de vos jeux avec ma fille. Merci !) Là nous sommes sur la conjugaison et c’est très très difficile. Elle n’a pas du tout acquis les notions. Elle ne comprend pas ce qu’est un verbe à l’infinitif, ce qu’est la conjugaison, les pronoms personnels…bref tout n’est que complication pour elle. je suis assez désemparée je ne sais pas comment l’aider à comprendre. Elle a une évaluation vendredi.. si vous voyez mon message et que vous aviez une idée pour l’aider je suis preneuse.
    Merci !

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Bonjour
      Je livre dans le présent article quelques pistes pour la conjugaison. Difficile de faire davantage car c’est quelque chose qui se vit et se manipule au quotidien en classe. Et oui, c’est une partie très difficile de la langue, que bien des élèves (même sans difficultés) ont du mal à maitriser. Il faut du temps, et mettre du sens… bien comprendre le découpage de la phrase avec le groupe sujet qui agit, et le groupe verbal avec l’action qui se costume selon le temps et la personne. J’ignore ce que l’enseignante de votre fille utilise comme vocabulaire, matériel ou méthode… mais il est plus qu’évident d’après moi, que l’apprentissage bête et méchant des tableaux de conjugaison n’est pas la solution.
      J’ai édité chez Magnard un mémo de leçons qui reprend ce principe de costumes pour le verbe. L’idée est de manipuler les costumes et de les intégrer petit à petit. Au final, seules quelques terminaisons sont à connaitre, et l’idée est d’insister sur les récurrences d’un temps à l’autre. Par exemple, avec un sujet au pluriel (= ils/elles) il y a toujours -nt au verbe ; on encore on trouve toujours -ons pour « nous » et « -ez » pour vous.
      Pour les personnes du singulier, des petites phrases astuces permettent à certains élèves de retenir les costumes (Monsieur TU promène son S en laisse, JE n’aime pas le T…). Voir mes affiches ici.
      Bonne continuation, je sais combien la conjugaison peut donner du fil à retordre !

      Réponse
  15. Céline

    Merci pour cette réflexion très intéressante et pertinente. Je vous rejoins tout à fait concernant l’importance de l’oralité. On parle avant d’écrire et nous devons nous baser là-dessus pour développer les apprentissages en conjugaison, sur cet acquis commun. Merci pour votre partage.

    Réponse
  16. pascale

    Je suis entièrement d’accord avec ta façon de considérer l’apprentissage de la conjugaison. La plupart de nos jeunes élèves peuvent ranger peu de choses dans les tiroirs de leur potentiel analytique, alors il faut trouver les bonnes, celles qui synthétisent au maximum toutes nos habiletés d’adultes. Il convient de ne pas poser leur raisonnement sur des billes qui roulent dans tous les sens mais de l’abreuver d’une eau à peu près claire. Je recommence à enseigner la conjugaison cette année avec des CM, et je suis ravie de tomber sur tes outils qui illustrent cette méthode d’enseignement que j’avais eu la chance de découvrir dès mes 1ères années d’enseignante dans un ouvrage didactique (si seulement les didacticiens pouvaient pondre du matériel tout prêt en même temps que leurs ouvrages). Merci, en tout cas, et si je construis du matériel dans la continuité du tien, avec d’autres temps, pour les cm, je te proposerai de l’héberger sur ton site. A bientôt, j’espère.

    Réponse
  17. coconuts2009

    Alors là je te rejoins sur tout! Je remets tout en question pour améliorer l’apprentissage de la conjugaison de façon ludique. J’ai des CM mais par contre j’ai du mal à mettre cela en place alors que la grammaire a été plus facile et cela fonctionne!! Objectif de cette année : la conjugaison !!
    Merci d’exister

    Réponse
  18. Kytelle67

    Un énorme grand merci pour cet article !
    Tous les ans je culpabilise de ne pas faire d’exercices d’entraînement en me disant que je leur propose beaucoup de productions d’écrits avec correction duelle avec moi et que ça compense puisqu’ils comprennent le sens de la conjugaison et son utilisation.
    Enfin je vais pouvoir ne plus culpabiliser !!!
    MERCI

    Réponse
  19. anna

    J’adore cette réflexion!! Bravo!! et merci beaucoup

    Réponse
  20. Dubois

    Quel affichage utiliser quand on veut conjuguer un verbe irrégulier tel que « aller »?

    Réponse
  21. d'amato

    Merci beaucoup pour tout cela! je fais ma première rentrée en septembre prochain, et votre site me rassure au plus haut point!

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Alors tant mieux Bonne première rentrée ! Mais avant tout, profite des vacances !

      Réponse
  22. location94@laposte.net

    Je ne suis qu’une maman, mais je suis arrivée exactement à la même conclusion que vous.
    Je suis ravie que des professeurs comme vous existent.
    Merci à vous pour cet article.
    Merci pour les enfants.

    Réponse
  23. Djabri

    Merci bcp pour votre réflexion je ss une enseignante de fle je cherche des joux pour apprendre la conjugaison d’une manière ludique svp

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Ce n’est pas le domaine le plus ludique c’est vrai ^^
      Sur mon blog, tu trouveras un trivial pursuit qui fonctionne bien : ici.
      Sinon dans les jeux du commerce, as-tu tenté conjudingo ? Il en existe 3, du CE1 au CM, que tu peux voir sur Amazon ici.

      Réponse
  24. Frejaville

    Merci ! Bonne réflexion sur ce sujet ingrat qu’est l’apprentissage des conjugaisons !
    Je suis « Mamie » ex prof des écoles et je tente d’aider mes loupiots en cm1 et CM2 …
    Victor est « allergique «  à la conjugaison et dans les ex d’application traditionnels , il est capable d’écrire n’impoRte quoi !!! On dirait qu’il ne sait pas parler !!!!
    J’ai essayé les jeux (conjudingo) …bof …peu probant …
    en lui faisant oraliser avant d’écrire , c’est mieux … mais en classe (double niveau) , ce n’est pas possible…

    Réponse
    • Lutin Bazar

      C’est possible (j’ai un double niveau…) mais c’est un travail de longue haleine et une habitude difficile à prendre…

      Réponse
  25. linda14100

    bonjour

    merci pour toutes les réflexions et piste que tu donnes car grâce à toi je revois ma façon d’enseigner. Depuis la rentrée j’utilise ton organisation pour l’orthographe et les dictées et ça marche super bien. Mes élèves apprennent plus de mots que les autres années en une semaine mais en plus j’ai l’impression qu’ils retiennent mieux l’orthographe. Maintenant que j’ai abordé les différents temps de conjugaison et l’utilisation des pronoms personnels je vais procéder à l’accord des verbes et j’aimerais m’inspirer de ce que tu fais. Je souhaitais savoir si comme je pense avoir compris tu abordes indifféremment les trois temps au même moment étant donné que c’est ce qu’on entend qui prime ou commences-tu par le présent puis l’imparfait puis le futur ?
    As-tu un recueil de textes ou de phrases que tu utilises ?

    Merci pour tout ce que tu apportes aux enseignants.

    Réponse
    • Lutin Bazar

      En début d’année c’est surtout le présent, mais comme rapidement on rencontre les autres temps, on les voit vite tous en simultané. Du coup tous les costumes sont installés au mur avant Noël, le temps de les rencontrer dans différents textes. Je n’ai pas de recueil précis. N’importe quel texte lu peut être prétexte à ces observations et ça marche bien mieux quand les textes sont liés au vécu des élèves. On part aussi beaucoup de leurs productions d’écrits car spontanément ils utilisent tous les temps. 😉

      Réponse
      • linda14100

        d’accord merci beaucoup, c’est décidé je vais me lancer 😉 Par contre je pensais faire une réunion avec les parents pour expliquer la démarche suivie.

        Réponse
  26. Delphine

    Bonjour! Un immense merci pour votre travail.
    Je ne vois dans aucune question concernant le « -x » comme terminaison du « je » et « tu » (je peux tu peux). Comment l’abordez-vous?
    Merci d’avance

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Je l’aborde comme une exception pour les verbes pouvoir et vouloir. Je ne suis pas trop pour afficher tous les cas particuliers. Je trouve que cela surcharge beaucoup. Ce sont des verbes que nous observons ou écrivons régulièrement et généralement ils les intègrent bien.

      Réponse
  27. milou

    bonsoir Lutin je crois que j ai mal placé mon commentaire …Le voici de nouveau

    très intéressant cet article sur l enseignement de la conjugaison
    je pense que pour apporter richesse et plaisir aux élèves le travail doit être porteur de sens et transversal .Je suis convaincue que les batteries d’exercices sont inutiles et ne prouvent pas que la notion est acquise puisque l’élève comme vous l’exprimez « recrache » mécaniquement et ne saura pas forcément réinvestir .
    Mais 2 problèmes se posent à moi
    -le 1er que j ‘arrive à gérer : les parents qui n ‘ont pas l’habitude parce que « avec les autres maîtresses c’est pas comme ça » « il n ‘y a pas de devoirs » « ah bon ils apprennent leur poésie en classe? » etc etc
    -le 2d plus compliqué: les fiches de prép qui exigent un travail plutôt linéaire avec x nombre de séances de la diagnostique à la sommative . Pour la conjugaison et aussi le lexique qui comme le préconisent les programmes ne » s enseigne pas en tant que tel « je ne vois pas comment mettre au clair mes fiches de prep..
    Je suis donc ouverte à vos suggestions!!!

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Je ne fais pas de fiches de prep en conjugaison et en lexique… Voilà, c’est simple ^^
      Tu peux très bien insérer un encart sur ces notions dans les fiches de preps de grammaire ou de lecture ou même de toute autre discipline qui permettront leur enseignement.

      Réponse
  28. Oudot Emilie

    Bonsoir,
    Merci pour cet article et pour le partage de la garde robe que je trouve géniale. Après plusieurs années de CE2 je suis arrivée aux mêmes constats et conclusions que vous concernant la conjugaison mais je n’ai pas finalisé celle-ci par un outil aussi enthousiasmant que celui de la garde-robe. Maintenant je suis ZIL et il m’arrive en CM de refaire un affichage simplifié des terminaisons du présent ou des régularités à tous les temps (face aux nombreuses erreurs ) et souvent pour certains c’est la révélation: ce n’est pas si compliqué!

    Réponse
  29. françoise Foisselon

    Bonsoir!!!
    merciiiiii (encore!!) pour ça, j’étais en panne d’une bonne réflexion didactique sur la conjugaison, je vais l’enseigner pour la première fois à des CM, mais en décharge 1 jour par semaine… donc pour des « petites touches au long cours sur la semaine et dans tout le français », on repassera, mais j’ai poésie aussi et … je vais faire des lectures offertes, donc on conjuguera aussi au moins à ce moment là 😉
    Pour cette phase orale super importante, je vais également recycler mes toobaloos et casques de murmures (utilisés l’année dernière en phono, en révision d’écrits, en prépa de lecture à voix haute -voir les ateliers déclic de la classe de Mallaury dont je suis fan aussi!!), pour bien marquer le coup de dire avant écrire!! rhhhhaaaa j’aime ça!!!

    En plus, avec un projet péda axé sur les sens cette année, et d’abord la vue et l’ouïe, je peux même me targuer de faire carton plein avec la conjugaison: l’ouïe avec l’oral bien appuyé, et la chasse aux terminaisons et récurrences sollicitant la vue… (sans parler « du » sens et mettre du sens 😀 )

    Une petite remarque qui rend la conjugaison presque glamour: « Empr. au lat. class. conjugatio « union, union charnelle », b. lat. au sens grammatical. »

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Merci pour ce retour Françoise 😉 Belle année à toi !

      Réponse
  30. Patricia LE PIRONNEC

    BONJOUR ! Merci beaucoup pour votre réflexion juste, car en effet il n’est vraiment pas facile de mettre du sens dans la conjugaison.
    Et chapeau pour vos costumes ! que je vais utiliser.
    Merci encore pour ce partage,
    institutriciellenement vôtre !

    Réponse
  31. Allouche

    Bonjour et merci pour ce super travail et ce formidable article 🙂

    Réponse
  32. marine

    Un grand merci pour cet article clair .Me voilà rassurée et convaincue,j’adopte donc ta « méthode » de travail.

    Réponse
  33. FRANKLE59

    Bonjour Lutin Bazar!
    Ma demande de partage s’adressait à BUSSIERE qui utilise un support qui s’appelle la ronde des fins de verbes.

    Réponse
  34. arnosovic

    Bonjour !!
    Je suis heureuse de voir cet article. Depuis les années « ORL » j’ai abordé la conjugaison exactement de cette manière !
    (je parlais de « verbe tout nu » pour l’infinitif … le pyjama est mieux !!! Je pique 😉 )
    Les enfants ont dans leur classeur non pas une leçon par groupe mais au bout d’un lonnnng temps d’observation, un tableau récapitulatif des différentes terminaisons possibles pour chaque pronom.
    Et tous les jours, notre phrase est : « avant de l’écrire, il faut le dire » !!!! C’est la BASE !!!!
    Alors merci de m’avoir confortée dans cette direction….

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Et merci à toi de me conforter à ton tour 😉

      Réponse
  35. BUSSIERE

    Même constat et même questionnement. J’ai abandonné également depuis quelques années les leçons de conjugaison. Tout est prétexte à observer, analyser dans la classe et finalement tout passe par l’oral. Je m’appuie sur RSSEG que j’adapte et j’utilise également un support qui s’appelle la ronde des fins de verbes. Pour chaque pronom personnel, sont données les fins de verbe possibles, valables à tous les temps et pour tous les verbes. On s’y réfère continuellement en classe.

    Réponse
    • frankle59

      Bonjour!
      Peux-tu partager ou nous donner un lien pour découvrir ton support « La ronde des fins de verbes ».
      D’avance un grand merci!

      Réponse
    • Le Guennec

      Bonjour,
      Moi aussi je suis curieuse de savoir comment tu as réalisé cette ronde. Ça me parait une excellente idée,mais je ne sais pas comment la réaliser…

      Réponse
    • Verhaeghe Claire

      Bonjour,
      Merci pour ce post qui a généré autant de commentaires intéressants! Jeune prof je n’ose pas trop sortir des séquences cadrées qui rassurent mais je me retrouve beaucoup plus dans votre méthode. Ça me motive à tenter l’expérience en tout cas. Vos outils devraient servir l’année prochaine^^ En ce qui concerne la roue des verbes indiquée par bussiere je serai aussi très intéressée. Merci d’avance 🙂

      Réponse
  36. lauredef

    je suis maman d’un petit ce1 qui peine à apprendre ses verbes. Votre méthode me donne de l’espoir, je cherche ce qui sera adapté à sa manière d’apprendre. Bravo pour ce travail et merci du partage! A très vite.

    Réponse
  37. Valérie

    Bonjour, je suis tout à fait d’accord aussi! Après avoir galéré quelques années avec la conjugaison. J’ai constitué des collections il y a quelques années avec des CE1 très en difficultés . Après avoir comparé nos collections on travaillait alors les différents temps du programme.
    Maintenant, avec l’ancienneté j’ai moins peur des « quand dira-t-on  » des parents ou des collègues.
    Du coup on continue les collections et on joue à l’oral avec les verbes et après un temps d’observation on avance beaucoup plus vite après! Parce que la conjugaison, devient plus aisée. Et ce n’est plus un pays inconnu! Alors les jeunes n’hésitez pas et suivez son exemple!

    Réponse
  38. maîcresse

    Je me lance (enfin) dans un commentaire. Merci Lutin pour tout votre travail si bien pensé. j’adhère beaucoup notamment en découverte du monde. Et un grand merci de nous faire découvrir vos coups de coeur littéraires.
    Quant à la conjugaison, nous utilisons depuis quelques années du CE1 au CM1 le fichier/manuel CLEO de Retz. Il entre en effet par l’oral (nos élèves savent parler ! ) et entre par personne de conjugaison. les groupes de verbes arrivent fin CE2. Avant, nous disons les verbes en -ER, les verbes en DRE et le sautres verbes. Nous toruvons que nos élèves ont une attitude beaucoup plus réflexive et qu’ils transfèrent mieux en production d’écrits. Il permet aussi pour des enseignants débutants, débutants dans ce niveau ou en niveaux multiple d’avoir un support (très bien fait! de part la répartition spiralaire d’une notion sur plusieurs semaines et de part son approche).

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Bonsoir
      Je ne connais pas CLEO mais j’en entends beaucoup de bien en effet.
      Pour ma part, je ne vois pas l’intérêt de parler des groupes de verbes, même en fin de CE2, ce n’est d’ailleurs plus au programme. Mais mis à part ça la démarche a l’air top.

      Réponse
  39. Blanchet.E

    J’adhère complètement! ça me conforte dans ce que je fais déjà! Merci pour cette article!

    Réponse
  40. Stéphanie2

    Merci pour cet article très intéressant ! Je suis entièrement d’accord avec ta façon de voir, percevoir les choses, donc merci de l’avoir écrit !

    Réponse
  41. Isa LISE

    Et bien tu sais quoi : je suis à 100 % d’accord et c’est ce que j’expérimente depuis des années et les résultats sont positifs. J’ai d’ailleurs un recul supplémentaire puisque mes filles ont 16 et 18 ans et apprennent depuis 10 ans sans école et de cette façon. 🙂
    Dans l’asso que j’ai co-crée nous prévoyons un groupe d’échanges pour des moyens d’apprendre différents, tu y serais la bienvenue ! Je vais de toute façon relayer ton article.
    Bonne journée.

    Réponse
  42. Seys Michelle

    Bonjour, Je suis très admirative de vos recherches et de votre compréhension des problèmes que pose l’orthographe des verbes conjugués aux enfants. Moi je suis en retraite et j’enseignais en collège mais votre article m’a intéressée et j’ai eu envie d’apporter de l’eau au moulin ! La question de l’application des règles à l’écrit personnel est celle de tout transfert d’une connaissance à une ou plusieurs situations, le transfert n’est jamais automatique ni donc à laisser à l’élève mais doit être travaillé spécifiquement, c’est valable pour tout, pour un théorème de math par ex, – c’est moins décourageant de le voir comme ça. Ensuite, ce qui va poser pb aux élèves de la 6e à la 4e, c’est que en effet, ils ne donnent pas de sens, ils apprennent leurs conj en écrivant le radical une seule fois et en écrivant à côté les différentes terminaisons. Cette methode crée bcp de pb. Ils disent ainsi que « il connaît » , c’est à l’imparfait par ex. D’autre part l’origine majeure des difficultés en orthographe est la règle : »Quand deux verbes se suivent, le 2e est à l’infinitif. » C’est une véritable catastrophe ! Ce ne sont pas des vb qui se suivent mais un vb qui dépend d’un autre vb. Ils écrivent :  » Les enfants jouaient,*sauter,*criés » parce qu’ils croient qu’on ne peut mettre qu’une fois une terminaison dans un énoncé. Enfin, c’est la méconnaissance des concepts d’accord qui sème la confusion : d’une part les élèves en difficulté en orthographe s’imaginent qu’il existe une dizaine de règles qui leur échappent alors qu’il n’y en a que 2 – l’accord du vb conjugué avec son sujet et l’accord des participes passés, d’autre part ils ont tendance à dire que tout « s’accorde avec le sujet ». « Les alpinistes escaladent un pic *enneigés. » En fait, c’est la combinaison des règles et de la conjugaison qui est très complexe à maitriser. Si on réglait ces pb là (notamment les 2vb qui se suivent),tout le monde aurait la moyenne en ortho en fin de 3e. En espérant vous avoir été utile, je vous souhaite d’excellents moments de classe, que je regrette tant !

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Bonsoir Michelle, et merci pour votre intervention. C’est très intéressant d’avoir des retours de professeurs du secondaire !
      Je vous avoue que le coup des 2 verbes « qui se suivent », je ne l’avais jamais entendu… sans doute parce qu’il ne m’était jamais venu à l’esprit de l’expliquer ainsi.
      Pour ma part mes élèves sont jeunes et au tout début de l’apprentissage de ces règles de grammaire. Alors au-delà de celle-ci, mon objectif est de les rendre curieux vis-à-vis de notre langue, d’en comprendre petit à petit le fonctionnement. En y allant par étape, les choses se mettent doucement en place. Bien sûr avec plus ou moins d’efficacité ou de rapidité selon les enfants. Mais adopter une démarche réflexive face aux mots me parait être une base qui leur permettra, petit à petit, de construire leurs connaissances de plus en plus solidement.
      J’adopte le même type de démarche en vocabulaire. Au final je ne fais plus de cours d’orthographe, de conjugaison, de grammaire et de vocabulaire… mais des cours de « français » où toutes les notions prennent du sens car elles sont mises en relation permanente pour servir un même objectif : s’exprimer et comprendre à l’oral comme à l’écrit.
      Vaste chantier, qui n’est jamais terminé du côté de l’enseignant non plus… mais qui rend l’acte d’enseigner bien plus passionnant !

      Réponse
  43. TIPHAINE

    Cet article est très intéressant. Je trouve ta méthode de travail vraiment très bien, mais je n’arrive pas encore à travailler à 100% de cette manière là. Je me demande comment ne rien n’oublier au cours de l’année? Tu dois travailler avec de nombreux rituels et te servir de ceux ci pour faire émerger les notions, mais si cela ne vient pas, comment fais tu? j’ai encore besoin d’un livre pour me guider.
    Mais j’aimerais vraiment pouvoir m’en détacher et cette article me donne vraiment envie de me lancer.
    Merci.

    Réponse
    • Lutin Bazar

      En effet, beaucoup de rituels. La méthode Picot en orthographe m’a aidée… travail de vocabulaire et d’orthographe lié… qui débouche sur l’écriture de phrases et donc la grammaire. Au final c’est en effet ritualisé, car quotidien. Mais jamais pareil et toujours riche. Et je ne pense pas oublier des choses en route. Du moins je l’espère 🙂
      Je fais la même chose avec la numération et la monnaie. Grâce au rituel des 100 jours, ça se fait petit à petit sans séance particulière. C’est une découverte par petites touches.
      Ca porte ses fruits, même chez les élèves qui ont des difficultés. Ce n’est pas miraculeux ! Mais ils se voient davantage progresser que sur des exercices. Beaucoup de manip, de travail sur l’ardoise, d’oral… l’erreur est moins mal vécue, on essaye et on s’enrichit des remarques et explications de ses pairs également. Je n’aurais sans doute jamais osé me lancer ainsi lorsque j’ai débuté. Déjà parce qu’on ne m’a jamais expliqué les choses comme ça… Mais aussi parce que j’ai des CE1 depuis des années, ça aide à faire évoluer ses pratiques car on sait où on va, on « sent » le truc, on sait ce qui va poser problème avant même que ça arrive. Dans ces conditions, on peut tenter des choses, prendre du recul. Ce qui est très difficile les premières années, surtout quand on change de niveau souvent, j’en conviens !
      Il existe de très bons ouvrages sur lesquels s’appuyer – comme RSEEG (Retz) ou Interlignes (Sed) par exemple – mais ça n’empêche pas de s’en détacher petit à petit pour arriver à quelque chose de plus personnel qui est vraiment adapté à ses élèves et sa manière de concevoir l’enseignement. Et encore, je n’ai pas fini de tester, essayer et m’améliorer !!

      Réponse
  44. athenae

    Très bonne réflexion, très intéressant..

    Réponse
  45. jhdmsm

    Merci de cette réflexion sur la conjugaison,qui en déculpabilisera plus d’un (… et risque d’en encourager beaucoup ! ;-). Je partage depuis quelques années cette vision de la conjugaison. Mais, je n’allais pas aussi loin dans la simplification me contentant simplement du -s avec tu, du -ons avec nous, du -ez avec vous et du -nt avec ils,…

    J’en profite pour te remercier de cet immense travail dans lequel nous pouvons, tous, piocher pour y trouver des idées, des façons de penser et surtout des tas de choses toutes prêtes et très bien présentées !

    Je viens de lire sur le blog de Charivari que certains pensent que tu n’es pas une vraie maitresse… Comment peuvent-ils croire, en lisant des articles aussi complets, qu’ils soient écrits par quelqu’un qui n’a pas de vrais élèves à faire progresser, tous les jours, dans sa classe?
    Comment osent-ils te penser autre chose que maitresse et utiliser sans compter, j’imagine, tes supports qui ne peuvent être conçus que pour autre chose que de faire progresser tous les élèves de ta classe ?

    Je crois que je ne connais plus d’enseignants (quelque soit le niveau dans lequel il enseigne) qui ne connait pas ton site, je ne connais pas une classe dans laquelle j’entre dans laquelle il n’y a pas au moins une affiche de toi…

    Alors, en mon nom propre (mais j’imagine pour beaucoup d’autres) à nouveau MERCI, MERCI, MERCI de partager, avec nous, TOUT CA !!!

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Merci beaucoup pour ce long message, ça me touche 😉
      Je suis en effet une vraie maitresse, avec ses doutes et ses ratés, qui apprend d’année en année en même temps que ses élèves !

      Réponse
      • Manu

        Tellement vrai ! Tu es une maitresse formidable avec qui on souhaite partager encore et encore!

        Réponse
      • CECILE

        JHDMSM a écrit exactement ce que je pense de ton travail et je suis bien d’accord avec lui : moi aussi je ne connais pas un enseignant qui ne connait pas ton site et qui ne pioche pas dans tes idées ! Alors oui MERCI MERCI MERCI !!!!!!!!!!!!! et bonnes vacances en avance 🙂

        Réponse
        • Lutin Bazar

          Merci 🙂 très bonnes vacances à toi également !

          Réponse
  46. Natacha

    J’adhère à % à votre philosophie

    Réponse
  47. Christian Watthez

    Bonjour,

    entièrement d’accord avec vous !
    Trop souvent la conjugaison est perçue comme une matière rébarbative et fastidieuse, qui sert surtout à alimenter les punitions. Or, la conjugaison c’est la baguette magique qui donne du sens à ce que je dis/j’écris. Si, par exemple, j’affirme que « hier, j’ai vu que les pompiers éteignaient l’incendie » cela n’a pas le même sens que si j’affirme que « hier, j’ai vu que les pompiers ont éteint l’incendie » : dans la première phrase, je sous-entends que je ne sais pas s’ils sont venus à bout du feu, contrairement à la deuxième phrase.
    On ne donne pas assez de place à ce travail de perception des variations de sens selon les modes ou les temps choisis. Une piste assez simple est de proposer aux es d’activer la conjugaison dans de courts textes (des textes vrais, pas des exercices de manuels) où l’on a mis tous les verbes « en pyjama », puis d’échanger avec les es sur les choix pertinents en fonction du contexte. Et de faire ceci régulièrement, un peu tous les jours. Vous trouverez un exemple d’activité de ce type ici : http://www.partagerdespratiques.be/helha/page2/page41/
    Merci pour votre partage,

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Exactement ce que j’ai prévu en rituel pour le 3ème trimestre, le temps de récolter assez de textes et de préparer ça pendant les vacances ! Merci pour le lien, ça me conforte ^^

      Réponse
        • Lutin Bazar

          Yes c’est bon ! Et lu 😉 J’adhère tout à fait. Je ne me vois pas attendre la fin d’année pour voir je/il. Surtout que la 3ème personne du singulier est très utilisée en production d’écrits et ce, dès le début d’année !

          Réponse
  48. Clara

    Super article ! En tant que PES, tout cela me semble encore loin mais il faut bien essayer à un moment, n’est-ce pas ?

    Ma tutrice utilise d’ailleurs les fameuses régularités -e -es -e et -s -s -t, du coup je me permets de te faire remarquer qu’il n’y a pas que les verbes en -er à l’infinitif qui finissent en -e mais aussi certains autres verbes tels qu’offrir ou ouvrir. Je ne sais pas si tu les avais pris en compte aussi mais je trouve cette information d’autant plus intéressante quant à la « disparition » des groupes de verbes !

    Bonne continuation 🙂

    Réponse
  49. christellemathieu

    C’est exactement le constat de Dame Picot. Première année que j’utilise sa méthode et j’adhère totalement…

    Réponse
  50. Charlotte

    Merci pour le partage de cette réflexion, on est tous face au même constat je pense. Lire ce genre de billet, ça rassure et ça inspire aussi. Merci.

    Réponse
  51. christellemars

    Très intéressant, ça rejoint aussi ce que je pense. Je continue cependant à leur faire apprendre par coeur quelques tableaux de conjugaison mais le plus important c’est de leur faire « écouter » ce qu’ils écrivent. Si ça sonne bizarre, c’est souvent parce que c’est faux.

    Réponse
  52. Lutin Bazar

    C’est amusant ce rapprochement fait avec Picot car je ne me suis jamais plongée dedans 🙂
    J’utilise « J’entends je vois j’écris » de Claude Picot en orthographe. Mais je n’ai jamais lu « Faire de la grammaire ». Je n’en entends que du bien ! Alors si certains font le rapprochement entre mon travail et cette méthode, je suppose que je dois me sentir flattée ^^

    De mon côté, mon enseignement n’est basé que sur des constats et une succession de tentatives pour mieux répondre aux situations que je vis en classe. Rien de parfait, mais par contre très basé sur mon vécu. D’année en année je pousse ma réflexion, en espérant aller dans le bon sens. Les résultats obtenus sont encourageants alors j’avance à mon rythme et crée petit à petit les outils qui servent ma manière d’aborder les choses.

    Pour répondre à la question concernant « Réussir en grammaire », j’ai toujours bien expliqué que je ne suivais pas les séquences à la lettre. Je suis incapable de suivre une méthode. Je l’utilise beaucoup en grammaire, même si j’adapte énormément. J’aime beaucoup les petits textes proposés par exemple, la manière d’aborder le découpage de la phrase en groupe, les personnages, etc. C’est ma « base » et j’adapte autour.

    Merci à vous pour les retours faits car c’est en échangeant qu’on avance !!

    Réponse
  53. Lili

    Je retrouve également Picot. Dans sa méthode, les collectes permettent d’installer les notions petit à petit, les transpositions orales/écrites aident à comprendre le sens des différents temps. Je ne parle plus de conjugaison mais de grammaire.
    Par contre, ce qui est intéressant dans ce que tu présentes, c’est la vision horizontale qui met l’accent sur les régularités. Merci!

    Réponse
  54. Sof24

    C’est exactement ce que je pense, ce que je fais plus ou moins instinctivement et que tu as si bien écrit ! 🙂
    Personnellement cela fait 5 ans que j’utilise la méthode Picot (CE2, CM1 ou CM2 suivant les années), et je trouve que ça oblige les élèves à avoir une attitude réflexive par rapport aux verbes.

    Réponse
  55. L'univers de ma classe

    Tout à fait d’accord avec ton article, et oui, c’est le fonctionnement Picot. 🙂 Une toute petite remarque : « savoir distinguer les temps : passé /présent/futur » me gêne car le passé n’est pas un temps… il y a des temps du passé comme le passé composé ou le passé simple mais le passé en tant que tel n’est pas un temps… Et en CM, il est difficile de faire déconstruire cette notion aux élèves! 😛 Le tout étant lié également aux modes, qui me paraissent très intéressants à aborder avec les élèves pour mettre du sens (mais là j’avoue, plutôt cycle 3). 🙂

    Réponse
    • Lutin Bazar

      Quand je parle de ça c’est lorsque nous travaillons sur des phrases puis des textes en début d’année. On n’a alors pas encore parlé du verbe. Mais en lisant on se situe dans le temps présent, passé ou futur. C’est le temps de la phrase, pas le temps verbal.

      Rapidement, lorsque nous identifions le verbe, nous observons qu’il y a une différence de forme selon les phrases. Et c’est là que j’introduis la distinction entre passé composé, passé simple et imparfait. À ce stade de l’année c’est déjà bien en place chez la plupart de mes CE1. J’ai l’habitude de leur dire « Phrase au passé, il faut se méfier ! » car le verbe peut porter des costumes différents, et parfois être composé de deux mots.
      D’ailleurs tu noteras que sur mon affichage j’ai bien mis « imparfait » et non « passé » 🙂

      Réponse
  56. Jennifer

    Bonjour Lutin!
    Merci pour ces réflexions… Je suis contente, à la lecure de ton article je me rends conte que j’ai déjà fait moi aussi fait certaines de tes constatations… très admirative de ton travail je suis donc plutôt modestement fière.. 🙂
    Mais aussi du coup très inquiète. J’aimerai réellement essayer de procéder comme tu le décris… mais si je ne disais pas les bonnes choses au bon moment ? Si mes rituels et autres moment de classe ne permettait pas d’apporter les situation adéquate? Ou si encore j’embroullais les élèves à vouloir faire des rapprochementsorties au mauvais moment… petite T1 je dois avouer qu le manuel de conjugaison me rassure, mais au fond, je sais que ce n’est pas l’idéal. Je me sens bloquée face à vous toutcela.
    Mais encore une fois te lire m’aide dansur mes réflexions! Alors merci.
    Jennifer

    Réponse
  57. Garoche

    Bravo, j’adhère ! Merci beaucoup!!

    Réponse
  58. Dada92

    C’est du Picot !

    Réponse
    • gotta

      oui, c’est exactement ce que je me disais.

      Réponse
  59. vilve

    bravo pour cette réflexion ! Je te rejoins vraiment et je donne demain la première leçon de conjugaison (verbe en -er) au présent ! mais ils ont déjà tout repéré dans les différents textes lus, étudiés, écrits… C’est dans la Méthode Picot que l’on s’y reconnait le mieux !
    en tout cas ça me rassure de voir que d’autres, comme moi, ont abandonné ces bachotages sans sens pour l’élève
    merci !

    Réponse
  60. Emmanuelle

    Tout à fait d’accord avec toi même si je fais encore quelques séances types. Trop de pression je pense ! Mais il est vrai que tous les jours (jusqu’à noel, je dictais une phrase et on analysait l’orthographe et la grammaire. J’ai fait une pause pour cette activité parce que je suis en plein dans l’apprentissage des mots invariables. Mais c’est une activité que je vais bientôt reprendre

    Réponse
  61. Aude Griveau

    Bonjour Lutin!
    Merci pour cet article très intéressant. Je suis tout à fait d’accord avec toi et ton constat. Et les similitudes, les parallèles, je les fais de plus en plus naturellement. Enfin je dis « je » mais ce sont plutôt les élèves. On a fait le futur avec mes CE2 ces dernières semaines, et ils étaient super fiers de remarquer plein de choses, de deviner, et d’être capables de conjuguer les verbes très vite sans aide. Maitresse, c’est trop facile à apprendre le futur! C’est un bonheur de les voir comme ça, et j’adore faire de la conjugaison avec eux. Je fais des séances de conjugaison pure, en partant de RSEEG, mais en adaptant, et mes élèves s’éclatent et moi aussi. Et du coup dans la phrase du jour, dans un texte de lecture, dans une phrase à écrire, dans un problème de maths, on remarque des choses et on se dit : mais oui, ça, on connait, c’est facile! Les dictées quotidiennes vont être sur le futur pour quelques semaines à partir de demain, et je sais qu’ils vont me dire tous seuls ce qu’ils font, car ils commencent vraiment à prendre l’habitude de se demander quel est le sujet, de réfléchir au verbe, de faire des parallèles avec d’autres verbes pour savoir comment écrire. Et c’est aussi ce que j’aime dans les nouveaux programmes, ces groupes qui ne servent à rien ont disparu (des verbes qui terminent tous en -ir mais qui ne se conjuguent pas pareil, quelle galère! C’est tellement plus simple de voir autrement), et on observe des récurrences (je ne sais pas si ça se dit!), on parle, encore et encore, on remarque et on observe encore… Voilà mon modeste point de vue, et merci pour ton article vraiment intéressant 🙂

    Réponse

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